La main dans le sac (I)

Publié le 4 Novembre 2012

"En 2011, l’espérance de vie [...] s’établit à 84,8 ans pour les femmes et à 78,2 ans pour les hommes" [T.E.F. INSEE, édition 2012]

C'est donc un fait : les femmes sont plus robustes que les hommes.

Plus chanceuses peut-être aussi.

Ceci étant, il faut bien dire que la vie ne nous ménage pas vraiment :

rencontre mémorable, à dix ans, avec notre endomètre qui ne va pas manquer de nous saluer tous les mois pendant quarante ans (tout cela dans la joie et la bonne humeur, évidemment : cf. syndrome prémenstruel) ;

prise obligatoire et quotidienne d'un petit comprimé fort utile : la pilule contraceptive ;

nouvelle rencontre, à quarante-sept ans : la périménopause (entre autres choses : ballonnements, troubles du cycle, fatigue, tendance dépressive, troubles du sommeil et de la libido, prise de poids, nervosité et irritabilité... bref, tout un programme !) ;

suivie de près par la ménopause, qui ne serait quand même pas venue seule et s'invite donc un peu plus tard avec son amie numéro 1 : Ostéoporose, et son amie numéro 2 : Hyperpilosité (sur des zones du visage autrefois vierges de toute occupation, cela ne serait pas drôle autrement)...

J'omets volontairement d'évoquer la grossesse et les réjouissements de l'accouchement... mes amies en parleront sans doute mieux que moi. Mais il est évident que ces deux-là tiennent une place de choix dans le palmarès des emmerdements physiologiques !

Donc finalement, les hommes mènent une vie plutôt tranquille...

En effet :

Ils ne s'inquièteront jamais de savoir quelle est cette chose énorme qui vient soudain de s'échapper d'eux, réalisant alors qu'ils portent un slim gris clair (et qu'ils sont en pleine réunion).
Ils ne se font pas ces frayeurs abominables à l'heure du déjeuner: : "Gloups... ai-je bien pris ma pilule hier soir ?!!!".
Ils n'ont pas à se réfugier prestement dans les WC, longeant les murs tel un espion en fuite, avec un petit étui jaune en plastique vainement dissimulé dans la paume de main. Et surtout...
Ils n'ont pas à se demander s'ils ont bien en stock la collection complète des tampons Normaux, Super, Extra-Plus, des serviettes hygéniques à rabats, des "couches" pour la nuit, des protège-slips pour sous-vêtements noirs, pour tangas... ils n'ont pas à se préoccuper des lingettes rafraîchissantes, éventuellement de la culotte de rechange, des antispasmodiques et autres cachets anti-douleur, de la pommade et des ovules (promis, je ne développerai pas ce point), des gélules de fer, de magnésium et à la vigne rouge, des comprimés de charbon actif, de marjolaine, de sauge, de houblon, de caféine ou encore de thé vert, du gel anti-jambes lourdes, des suppositoires à base de corticoïdes (...), des bas de contention, des ampoules aux extraits de ginseng et de maca...

Voilà pourquoi il faut toujours espérer avoir au minimum UNE collègue qui travaille au même étage... Et si vous n'avez pas cette chance : "Dites-moi Roger, vous n'auriez pas à tout hasard (et vraiment à tout hasard) un Tampax® et une petite lingette à l'aloé vera ?!"...

Je prends donc cette "victoire" ultime sur la vie (84,8 ans !) comme un Trophée du Mérite. Et comme je suis passée à côté de toute médaille sportive durant mon parcours scolaire (ils pourraient quand même en donner une au "Dernier Arrivé"), et bien cela m'en fera au moins un à ranger fièrement dans mon armoire.

Mais pour être tout à fait honnête, je ne pense pas que nous soyons plus robustes.

D'ailleurs, le cinéma nous l'enseigne très bien, et ce sont hélas des Chuck Norris, Jason Statham, Bruce Lee ou encore Arnold Schwartzenegger (nostalgie des années 80, désolée) qui cassent des briques, coupent des corps en deux, fracassent des barres de fer et déracinent des arbres centenaires. A mains nues. [Il a quand même fallu attendre les effets spéciaux pour rendre tout cela possible, Messieurs ne vous emballez pas...]

En fait, je me suis interrogée sur cette évidente longévité.

Et j'ai trouvé une explication. Très simple, d'ailleurs.