Le temps d'une pause
Publié le 2 Juillet 2015
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En plus, si vous vous souvenez bien, il était super chiant : je vous parlais du végétarisme, l'avenir compromis de la planète, la maltraitance infligée aux animaux d'élevage, quotidiennement et en toute impunité. Mais bon, pas de quoi "en faire tout un pataquès" hein. Depuis cet article, l'Iphone 6 est sorti en boutique, "Game of Thrones" a accouché de sa 5ème saison, et Kate de sa première princesse.
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Mais en arrivant en juillet 2015, j'ai quand même dû admettre que j'étais en pleine traversée du désert.
Qu'a t-il pu bien se passer dans ma vie de trentenaire, pourtant caractérisée par la fougue et l'enthousiasme il y a encore 8 mois ???
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Hypothèse N°1 : mort lente de mon inspiration, par asphyxie neuronale
L'hypothèse selon laquelle mon cerveau se serait dégradé, brutalement, est tout à fait plausible.
(vous savez, c'est le bouquin qui propose plein d'exercices de calcul mental, de logique... Je le donne, d'ailleurs ! )
Bon, vous conviendrez comme moi qu'il est encore un peu tôt pour Alzheimer.
J'ai donc réfléchi 5 minutes pour essayer d'imaginer une cause clinique à cette perte d'inspiration... et soudain, la lumière fut :
MAIS JE PEUX VOUS EXPLIQUER !
C'était un dimanche à 8h du matin [faux], je repassais assidument [faux] pendant que mon homme regardait TV-Foot [faux] et je me suis dit qu'un p'tit coup de télévision anesthésierait sans doute ma douleur... OK, vous ne me croyez pas.
Mais une ou deux fois, pas plus hein !
En tous cas, rien qui ne vienne justifier cette absence de 8 mois : vous pouvez donc ranger cette hypothèse dans vos tiroirs.
Mais il est vrai que j'ai pris des risques dans cette affaire.
Je suis sûre que vous voyez de quoi je parle :
Il faut dire que cette téléréalité se démarque vraiment par sa richesse littéraire, la gravité des conflits entre participants, le jeu des "acteurs", leur sensibilité à fleur de peau :
Hypothèse N°2 : mort lente de mon inspiration, enfouie dans une meule de foin
Alors là, je dois dire que c'est pas idiot comme scénario :
Allez, avouez.... vous me suspectiez déjà d'être :
- retirée au fond d'un vallon (non répertorié sur une carte Michelin) ;
- sans eau courante ni électricité ... adieu épilateur et Scrabble en réseau ;
- la chevelure rêche maintenue par des branches de buis ;
- cajolant mes deux boucs sauvés d'un abattoir, pendant ma cueillette d'orties fraîches.
(au passage, un petit massage à l'ortie piquante est un très bon moyen d'activer sa circulation sanguine... Mesdames, pensez-y à l'aube de vos premières varices ! )
Youhou, je suis là !
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Et pour tout vous dire, je suis plutôt bien dans mes pompes... en témoigne la photo ci-dessous de ma dernière intervention en mer !
(ok, j'avoue : je n'avais pas de photo de moi, alors j'ai piqué la photo d'une nana "lambda" qui me ressemble vaguement)
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Hypothèse N°3 : mort lente de mon inspiration... parce que la vie, ben c'est cyclique
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Voyez plutôt avec cette analyse qui va vous paraître tout de suite très claire :
Imaginez que vous êtes un lave-linge.
Vous voilà en train de passer d'un cycle à un autre, sans trop de certitude : le clair, le sombre, le délicat, le synthétique, le départ différé, sans oublier le Chrono-Express. Mais sans prendre le temps de savoir lequel de ces cycles est finalement le plus adapté.
J'ai pris le temps de me poser 5 minutes pour réfléchir à tout cela (je sais, c'est pas facile de se mettre dans la peau d'un lave-linge) :
Quand je vous dis "économique", pour une fois, je ne vais pas vous parler d'écologie. Quoi qu'il y aurait de quoi dire concernant la gestion de notre linge sale :-) Entre la consommation d'eau et d'énergie et l'emploi intensif de merdouilles plus communément appelées lessives ou adoucissants...
Parce qu'on est quand même bien nombreux à passer notre temps à courir dans tous les sens, sans en retirer grand chose de constructif ou d'épanouissant.
(je le sais parce que les filles papotent de ces choses-là entre elles :-) )
Pour ma part :
- écartelée entre mon domicile et celui de mon homme,
- mon travail la semaine,
- mes retards perpétuels qui ne font qu'amplifier cette impression de fuite,
- mes rendez-vous le midi & mes rendez-vous du soir,
- mes soirées du week-end,
- les impondérables "courses-Poste-médecin",
- mes escapades familiales,
- sans oublier les parenthèses bâclées dans mon appartement pour tenter de maintenir un semblant d'ordre et de propreté (ce qui n'a pas empêché les moisissures d'envahir mon évier débordant de vaisselle sale)...
Au final, on finit par tout survoler, tout bâcler, projetés constamment vers l'avant sans profiter de l'instant présent.
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C'est quand même idiot d'en arriver là alors qu'on a finalement le même crédit de 24 heures journalières, que n'importe quel autre terrien. Et que pour ma part, je suis encore jeune et sans enfant.
(si, si, je m'auto-proclame "jeune")
1/ Emménagement avec mon Blond, l'homme indomptable que j'ai fini par apprivoiser (I'm the best) ;
2/ Enseignement, à son jeune fils, du célèbre jeu de diction "Pruneau cuit, pruneau cru" ... qui se solde par un joli P*NE AU C*L que j'ai seulement réalisé après-coup. Mais vous vous doutez bien que le mal était déjà fait ! (ah, la mémoire sélective des gosses...)
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Voilà donc ma "petite" réflexion du jour.
Qui méritait AU MOINS huit mois de pause :-)
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Il est tellement important de laisser certaines choses disparaître. De s'en défaire, de s'en libérer. [...] Vous devez clore des cycles, non par fierté, par orgueil ou par incapacité, mais simplement parce que ce qui précède n'a plus sa place dans votre vie. Faites le ménage, secouez la poussière, fermez la porte [...], cessez d’être ce que vous étiez et devenez ce que vous êtes.