Belles mécaniques

Publié le 1 Novembre 2012

Mon amoureux est un fondu de belles mécaniques.

Celles qui pèsent 145 grammes au poignet. Multipliez cette valeur par 20 et là, vous aurez une vague idée du prix. Et c'est un minimum. Et encore, je ne vous parle pas d'un modèle Richard Mille, parce que pour faire un tour complet du cadran, il vous en coûtera la somme de 150 Euros par minute. Ou plus. Et pour quoi ? Pour être en retard ?! (là, je parle de moi bien entendu). Vous aurez maintenant compris que le temps et moi ne sommes pas en très bons termes... Parce que d'une part, nous ne serons visiblement jamais en phase et puis parce que "chaque heure nous meurtrit ; la dernière nous tue"... Alors je ne vois vraiment pas pourquoi je me ruinerais pour que le temps me pèse encore plus sur l'avant-bras...

De toute façon, les montres ne me sont pas d'une grande utilité, pour ceux qui ne l'auraient pas encore remarqué. Qu'il y ait des chiffres romains, arabes ou des index, je ne lis pas mon cadran. D'ailleurs, lorsque qu'une personne me demande l'heure dans la rue, je suis toujours complètement empotée. Je reste plantée là, les sourcils froncés, à regarder ma montre (je la découvre en fait), j'essaie de distinguer la petite aiguille de la grande, d'identifier le chiffre sur lequel elles sont placées -quand par chance elles ne sont pas perdues entre deux repères-, de décrypter quelle minute pointe exactement la grande aiguille, et de combiner toutes ces informations pour essayer d'en faire une synthèse la plus précise et la plus rapide possible... En général, cela donne une réponse très évasive et approximative, du genre : "Alors... et bien... il eeeeeest... attendez... je vois mal [quoi, ça ne vous arrive jamais d'oublier vos lunettes ?!]... il doit être autour de... 16h20 ! Oui, c'est ça."

Il était 17h27.

Il faut aussi dire que j'ai osé acheter des montres où les aiguilles et/ou les chiffres sont invisibles. Pourquoi ? Sans doute parce qu'une montre n'est pour moi ni plus ni moins qu'un bel accessoire qu'on porte au poignet pour pouvoir faire partie d'une communauté d'êtres humains hautement organisés.

Sinon, je porte aussi des montres qui n'ont plus de piles. En général, je m'en rends compte quand on me demande (encore) l'heure dans la rue : "Vous avez vu, vous avez un problème avec votre montre : elle affiche le 27 août !" [chut, tais-toi...]

Nous étions le 2 octobre.

J'aimerais ajouter pour ma défense qu'il est assez fréquent que j'oublie d'ajuster ma montre au passage de l'heure d'été ou d'hiver. D'où cette légère imprécision, vous en conviendrez ! Le problème, c'est que je m'en rends généralement compte le semestre suivant. Remarquez, il y a une logique là-dedans : comme cela, on vit toujours calé sur l'heure d'été et on sait qu'entre le dernier dimanche d'octobre et le dernier dimanche de mars, il faut enlever une heure à celle affichée sous la vitre. Simplissime !!! Bon, cela exige une certaine maîtrise du calendrier, et il me semble que j'accuse aussi quelques lacunes de ce côté-là... Et pour venir compliquer encore la chose : certaines de mes horloges (dans ma voiture, par exemple) avancent de 19 minutes. Plus ou moins. Parce que j'ai imaginé qu'en voyant -avec horreur- "08h50" sur le tableau de bord ("08h31" en réalité), cela me mettrait un bon coup de pression pour arriver plus rapidement au bureau... c'est à dire pour "09h00" maximum. L'idée est plutôt bonne à la base, mais comme je sais que mon horloge avance de 19 minutes, cela fait longtemps que je n'angoisse plus...

Conclusion : L'heure, c'est l'heure ; avant l'heure, c'est pas l'heure ; après l'heure, c'est plus l'heure [Jules Jouy]

*

Mon amoureux est un fondu de belles mécaniques.

Il adore les chevaux. Attention, pas le Frison, le Lusitanien, le poney Shetland ou encore le Falabella. Non. Dans l'idée, ce serait plutôt un Pur Sang. Aux dernières nouvelles, il en a 204 ! (deux cent quatre, oui, oui) Et il rêverait de pouvoir s'entraîner dans le paddock... Singapour, Monaco, Monza, ou encore Hockenheim...

En fait, mon amoureux n'a absolument pas l'intention de s'abonner à Equidia Live ni de passer ses journées à l'hippodrome de Chantilly. Et même, pour tout vous dire, cela ne le dérangerait pas de réjouir ses papilles avec un bon steak de cheval [shame on you !...]. Parce que son truc à lui, c'est (aussi) les voitures. Et la cause animale, il serait plutôt du genre à s'en tamponner.

*

Vous voulez savoir où je veux en venir ?

Je comprends. Maintenant qu'on a parlé des belles mécaniques, vous vous dites : "OK. Et après ?!"

En fait, le but de mon post, c'est surtout d'aborder le sujet de :

l'Ami Mickaël

Je suis sûre que vos hommes respectifs ont aussi LEUR ... Ami Mickaël ! (comme l'Ami Ricoré®, celui qui vous met en joie de bon matin et avec qui vous êtes vous-mêmes en toute simplicité). C'est cet ami avec lequel votre homme est toujours fourré et avec lequel il entretient de longues discussions dont vous ne comprenez pas toujours l'utilité ou la finalité. Si cela peut vous déculpabiliser, ils pensent bien la même chose de nos -interminables- discussions féminines (Qui suis-je vraiment / Où vais-je / Ai-je bien fait / Aurions-nous dû / Qu'allons-nous faire / Et maintenant / Et après / Est-ce que tu crois que je lui dis / Comment est-ce que je lui dis / Et pourquoi, pourquoi... / As-tu vu la dernière collection de CdC / J'ai trouvé un super salon de thé qui sert des whoopie pies à se rouler par terre / Et toi, est-ce que tu mets une base ET un top-coat / Je crois que je manque de fer / J'ai la peau qui commence à pendre sous les bras et un bourrelet au-dessus du genou / T'en penses quoi des probiotiques et de la marjolaine / Dans cinq ans, je pense que je ferai...)

Bref.

*

Mickaël, c'est l'ami avec lequel mon amoureux parle des belles mécaniques.

Ce qui m'épate en fait, c'est cette relation simple et évidente qu'ont les hommes ensemble. Pas besoin de se faire du mal, de s'inquiéter, de s'interroger, de se perdre en complexité. Et souvent, cela me dépasse. Cela me dépasse quand je m'aperçois que les belles mécaniques semblent parfois plus importantes que les possibilités infinies que j'ai décrites plus haut (cf. parenthèse). C'est insensé, non ?!

*

Mon amoureux a souvent Mickaël au téléphone. Dans ces cas-là, il s'écarte pour ne pas me déranger, parce qu'il discute (fort), échange et parfois s'esclaffe. Quarante-huit minutes plus tard, ce qui est d'une manière générale un temps de discussion assez exceptionnel entre deux êtres de sexe masculin :

- Moi : C'était Mickaël ?!

- Mon Amoureux ("M.A.") : Oui, oui !

- Moi : Cool !!! Alors, alors ?! Faudra que tu lui demandes quand il est disponible pour qu'on puisse passer le voir. Donc, comment va-t-il ? Son boulot, ça se passe bien ? Il se plait toujours là-bas, son appartement, la région ? Et sa cuisine, ça y est, il a fini de la monter ? Et sa copine, comment ça va ? Tu lui as demandé si leurs chats s'entendent mieux maintenant ?

- M.A. : ... ben... je ne sais pas.

- Moi : Comment ça, tu ne sais pas...

- M.A. : On a juste parlé de voitures.

(en général, suit très rapidement un : "C'est pas vrai... mais t'es grave !!!")

*

*

Un mois plus tard, M.A. reçoit un message sur son portable. C'est son ami Mickaël.

- M.A. : Tiens, c'est Mickael qui m'écrit.

- Moi : Ah oui ?! Qu'est-ce qu'il raconte de beau ?!

- M.A. : Il m'envoit une photo d'une Bugatti Veyron qu'il a vue, garée devant le Martinez à Cannes.

- Moi : ... Ah. Et c'est tout ?

- M.A. : Ben oui.

(en général, suit très rapidement un : "Mais vous êtes graves.." - sourire-)

*

*

*

===> CONCLUSION
"Il n'y a que les passions et les grandes passions, qui puissent élever l'âme aux grandes choses." [Denis Diderot]
... donc in fine, même s'il ne s'agit "que" de belles mécaniques, c'est déjà un bon début... :-)

Belles mécaniques

Rédigé par Albane Sören

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