MaMélie se marie
Publié le 7 Août 2013
Dans moins de quinze jours maintenant, mon Amélie se marie (à l’Église).
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Amélie, c'est mon amie. Pas encore trentenaire, mais elle a quand même sa place ici :)
Quand j’ai appris la nouvelle, il y a quelques mois de cela, j’étais physiquement ailleurs, sur cette même planète. Avec un autre homme. Et quand j’ai appris la nouvelle, j’étais juste et simplement contente, heureuse, ravie pour elle. Pour eux.
Parce que je trouve ça bien, lorsqu’on a l’énergie et l’intime conviction qui nous galvanisent et nous soutiennent, de le faire. Là, maintenant, quand on le sent.
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A trente ans, quoi qu’il en soit, il est presque devenu ordinaire de "marier" ses amis. Et d'ailleurs, bien souvent, il s'agit alors de la dernière vague, car les tout premiers y sont déjà passés depuis un moment. Et même si je compte désormais à mon actif un grand nombre de « OUI JE LE VEUX », de lancers de riz, de discours et de pièces montées… c’est toujours le même sentiment qui m'anime : « Et bien voilà… encore un couple qui se marie… et moi, je suis encore ici » ; 'ici' étant un point indéterminé de ma vie. Une espèce d’aire d’autoroute où je serais tombé en panne, n’ayant alors plus qu’à regarder les voitures passer, et me devancer. Et depuis tout ce temps, j'imagine que beaucoup d’entre elles se sont déjà garées au bord de la mer, en plein au soleil.
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Bref.
Il y a donc l'annonce...
Et puis un jour, le faire-part arrive.
Bien souvent, on l’avait presque oublié ! Parce que nous autres, Invités, vivons d’autres choses en parallèle de ces événements méticuleusement organisés dans les souterrains du Bonheur. Et ce que j’ai vécu pour ma part, dans cet espace-temps parallèle, c’est une SEPARATION. Je suis d’accord, ça aurait pu être plus sympa, ou en tous cas différent : une nouvelle maison, un troisième chat, un départ pour les Caraïbes, un changement de cap dans l’élevage de chèvres naines, un diplôme de Taï-Chi, une Médaille de France de la meilleure "lentille-corail à l’indienne". Bon et bien voilà, pas cette fois, c’est comme ça.
Ouverture de l’enveloppe...
qui, du coup, ne porte plus que le nom d'une seule des deux personnes affichées sur ma boîte aux lettres (vous l'aurez compris : MOI).
Et là, le faire-part, joliment présenté avec ses petits feuillets cartonnés.
- Une partie pour la cérémonie religieuse ;
Ce qui n'est pas sans me rappeler que je ne sais toujours pas dans quel sens faire le signe de croix !!! Pour les indécrottables comme moi, ce petit lien vous sera certainement utile d'ici le Jour J : http://www.idees-cate.com/images/signe%20de%20croix2.gif)
- Une partie pour le vin d’honneur, le repas et la fête du samedi ;
- Et une partie pour le brunch « décuvant » du dimanche.
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Le premier réflexe que j’ai eu (après la question du signe de croix)
- Ça n’a pas été de m’interroger sur le « Dress Code », et plus précisément est-ce que j’allais avoir assez de temps pour trouver une robe, une paire de pompes coordonnées, un collier éventuellement assorti d’un bracelet, voire d’un Bibi…
- Ça n’a pas été non plus de me rendre compte, à quelques mois du mariage, que je ne savais toujours pas danser la valse (ni toute autre discipline nécessitant grâce et légèreté).
- Ça n’a pas été de "prier" pour qu'on puisse échapper à la Chenille infernale, parce que vous le savez, il y a toujours ce sympathique voisin de table qui vous attrape le bras de force, alors que vous hurlez que n’avez PAS DU TOUT envie d’y aller (mais lui, il s’en fout, il n’entend rien, probablement déjà bien "entamé" / ou tout simplement membre de la très fermée "Fédération Nationale des Amoureux de la Chenille").
- Ça n’a pas été non plus de me dire : MINCE… SI JE RATTRAPE LE BOUQUET, JE BOUSILLE LES RÊVES D’UNE HONNÊTE FILLE "EN MÉNAGE" QUI VOUDRAIT BIEN QU’ON LA DEMANDE EN MARIAGE CETTE ANNÉE…
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Non.
Rien de tout cela.
La problématique est beaucoup plus profonde que cela…
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EST-CE QU’AU MOINS, ILS AURONT PENSÉ A NOUS FAIRE CHANTER « TENIR UNE LAMPE ALLUMÉE » DURANT LA MESSE ?!!
Non, sans déconner, c’est la seule prière que je connaisse (vraiment = sans faire des "mmmmmh mon pèèèère mmmmmh bénissez mmmh le Seigneuuuur !") et je suis toujours prête à me lever et à taper frénétiquement dans les mains quand vient LE moment (mais en général l’ambiance m’en défend tout aussi rapidement).
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Bon.
Blague à part...
La question… la vraie… la seule… l’unique… que l’on se pose, quand on est invité à un mariage, et j’avoue que c’est vraiment décevant (mais ça n'en reste pas moins humain) :
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A COTE DE QUI VA-T-ON ME PLACER A TABLE ?!!!
Je sais, c’est assez réducteur.
- Ça sous-entend que je ne pense qu’au repas. Et pour une fois, même pas dans un but de survie ( = "éponger" le vin d'honneur).
- Ça sous-entend que j’émets intérieurement l’hypothèse de passer une soirée de merde.
En fait... les célibataires (trentenaires) vous expliqueront cela :
C’est juste que, pour mon bien-être -et accessoirement le Bien de toute la communauté- , j'ai peur d'être encore placée à côté de Gérard « Le Vieux-Garçon incasable », ou à une quelconque table exclusivement destinée aux « Célibataires ». La raison est très simple : je me suis soudain mise à la place des "petits vieux" placés dans les coins des salles, si possible loin des enceintes et des courants d’air, à la table « Chêne », « Marbre » ou « Lourdes », et j'ai imaginé ce qu'on pouvait ressentir en étant catalogué :-)
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Alors VOILA, VOILA ! :-D
Vous l'aurez compris : cet article n'est pas innoncent, et on pourrait même dire "malveillant" ! Ou comment rajouter une couche de stress pour les futurs mariés qui ont tout juste terminé leur 150ème plan de tables...
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Quoi qu'il en soit, j'imagine qu'en toute logique, après avoir jeté ce pavé dans la mare, je devrais pouvoir être sûre :
1/ de ne pas avoir à danser la Chenille (ou que mon voisin de table aura au moins l'élégance de me laisser, sagement aigrie, à ma place) ;
2/ de ne pas être placée à une table baptisée « Speed Dating » ni à côté de Gérard ;
3/ d’être isolée dans un angle inatteignable pour attraper le bouquet de la mariée ;
4/ d’avoir un voisin de table ayant reçu comme consigne de verser des somnifères dans ma flûte de champagne si je commence à être un peu trop désagréable ;
5/ et franchement, mais là, j'ai bien conscience que c'est seulement si j’ai de la chance… de pouvoir chanter « TENIR UNE LAMPE ALLUMÉE ».
Bref... je vous laisse sur ces belles paroles de trentenaire complètement désabusée.
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Et à quelques jours de votre mariage civil...